La Conférence annuelle ULI France 2020 sur le thème « J.O. Paris 2024, « Héritage » : Un accélérateur de la régénération urbaine ? » s’est déroulée jeudi 14 janvier au sein de l’auditorium du nouveau siège social d’Altarea au cœur de Paris. L’actuel président d’ULI France, Sébastien Chemouny, également Head of France chez Allianz Real Estate y a adressé ses mots de bienvenue et ses meilleurs vœux pour l’année 2021.
La parole a ensuite été donnée à Christopher Choa, fondateur d’Outcomist Ltd qui a préparé le terrain des futures discussions. Il est revenu sur l’histoire des JO avec Pierre de Fredy, fondateur des JO modernes et qui s’est révélé etre précurseur des aspects sociaux qui développaient les villes. L’Olympisme ou un état d’esprit qui anime les villes, et les athlètes, une philosophie, un mode de vie, un outil de développement social et de progrès, d’inclusion et d’accessibilité. Une vison à tres long terme, puisque la ville hôte est déterminée 8 années en avance, ce qui lui laisse le temps de se préparer et préparer l’héritage….Chris est également revenu sur des exemples de villes olympiques dans le monde à suivre et d’autres au contraire à ne pas suivre…
Le premier panel, animé par Stephan de Faÿ̈, Directeur Général chez Grand Paris Aménagement, s’est concentré sur la question de l’« Héritage » que vont laisser les Jeux Olympiques 2024 en France, avec les panélistes, Anne Mie Depuydt, Architecte urbaniste chez uapS, Emmanuel Desmaizières, Directeur Général d’Icade Promotion, Nicolas Ferrand, Directeur Général Exécutif de Solideo, et Marie Sallois, Directrice du département du développement de l’organisation et du développement durable du Comité International Olympique. Ils ont tous pu rebondir sur la question de la conciliation du côté « éphémère » et de la réelle ambition de développement durable, et notamment comment le CIO a fait évoluer sa vision, ses pratiques et ses attentes. Nicolas Ferrand a développé plus en détails le projet environnementalement vertueux, s’inscrivant sur le long terme, et plus concrètement, sur l’ambition qui est poursuivie et sur la façon de faire pour que la préparation des Jeux produise des effets au-delà des Jeux eux-mêmes. Anne-Mie Depuydt a rebondi sur l’enjeu de faire émerger de façon très rapide des quartiers entiers, et la façon sur laquelle toutes ces ambitions influencent la manière d’aborder les projets et les projets eux-mêmes. Elle est revenue également sur l’autre usage, après celui des villages olympiques, et comment trouver leur place dans la ville. Contrainte lourde et un grand défi ? Opportunité ? Difficulté supplémentaire ? Espace de liberté pour expérimenter ?… Emmanuel Desmaizières a quant à lui plus développé ce que sont les éléments concrets pour un promoteur qui font que cette opération est emblématique. Ils ont tous enfin essayé de répondre à la question comment tenir l’ambition jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à après les JO ?
La seconde table ronde, modérée par Nathalie Charles – Global Head of Investment Management chez BNP Paribas Real Estate, en compagnie de Thierry Berthier, Président du Directoire chez Grand Paris Habitat ; Jérôme Nicot, Directeur des Consultations et Innovations Urbaines chez Pichet, et Eric Donnet, Directeur Général de Groupama Immobilier, tous investisseurs engagés dans les JOP, ont développé leurs positionnements respectifs dans l’opération, les constitutions des groupements dans un timing restreint, les équilibres économiques, les enjeux (in Covid, résilience, climat, circularité, ESG, Tech…), les problématiques (de permis, assurantielle…), les financements, les risques et également les retours sur investissement. En préambule de la table ronde, ont été rappelés les Key take away de l’intervention de Yasuaki Oda de Mitsubishi Real Estate, avec les critères d’investissement dans les JO de Tokyo 2020 et les opportunités et challenges. Les panélistes ont pu aussi rebondir sur des éléments de comparaison entre les situations de Paris et Tokyo.
Enfin, Ryadh Sallem, athlète paralympique, Ambassadeur de “Paris 2024” et entrepreneur ESS, interviewé par Melanie Charpentier, ULI France, a apporté un autre regard sur ces jeux, notamment sur les sujets d’accessibilité et des normes, sur le choix de civilisation que nous voulons avoir dans le choix d’urbanisation du territoire…Mais également sur le fait que les Jeux soient un moteur et une source d’innovation pour notre territoire, avec toujours un avant et un après JO. Il est notamment revenu sur l’empreinte intangible des JO et Paralympiques au sein de notre société et au sein de la population. Il a particulièrement développé, avec conviction et passion, l’héritage social et quels Jeux inclusifs, en illustrant aussi avec des exemples à l’international.
Sébastien Chemouny, Chair ULI France, dans ses mots de clôture, invite notre secteur à généraliser les 5 piliers qui ont été mis en exergue pendant la conférence, à savoir le carbone, la biodiversité, le réemploi des matériaux, le respect du climat et l’accessibilité universelle. Certes ambitieux, et dans des délais contraints, mais qui apportent du confort et surtout qui permettent une durabilité sur plusieurs générations, le tout avec un équilibre économique qui motivent les grands investisseurs privés. Il souligne notamment qu’au-delà de Paris comme vitrine du monde en 2024, l’héritage des JO et paralympiques doit être la vitrine de notre industrie immobilière…
« Ce que nous proposons au monde, nous pouvons se l’appliquer à nous-mêmes » Ryadh Sallem.
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